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La dernière danse de Fiona Ribeaud

C'est ce week-end sur ses terres que Fiona Ribeaud a tiré sa révérence après 18 années passées sur les stades. Retour sur sa carrière et interview.

De sa première course, le 19 avril 2008 à la dernière le 29 septembre 2024. Des années d'athlétisme, d'heures d'entraînements, des expériences enrichissantes, des rencontres.

Fiona Ribeaud quitte les stades après 18 ans à pratiquer son sport préféré. Ce sport qui lui a permis notamment de vivre des expériences internationales avec des participations aux Championnats du monde des moins de 20 ans en 2016 à Bydgoszcz mais aussi aux Jeux de la Francophonie en République démocratique du Congo en 2023.

Impossible de lister les médailles remportées par Fiona tant elles sont nombreuses mais ses records personnels attestent du niveau atteint par l'athlète de Coeuve : 12"39 sur 100 m, 13"96 sur 100 m haies, 58"64 sur 400 m haies, 1m71 au saut en hauteur, 5m68 au saut en longueur.

Elle détient également de nombreux records jurassiens chez les femmes : 100 m haies, 300 m haies, 400 m haies, pentathlon, heptathlon.

On n'en oubliera pas non plus ses participations aux compétitions par équipe comme les fêtes romandes et fédérales ainsi qu'aux championnats suisses interclubs où elle a largement contribué à la montée des filles en LNC il y a quelques semaines en engrangeant de précieux points.

Avant de ranger définitivement ses pointes, elle nous accordé un moment pour répondre à quelques questions, en toute humilité.

Interview

Quels étaient tes sentiments au moment de franchir la ligne d'arrivée pour la dernière fois ?

Mon esprit de compétition a pris le dessus et je visais ces 3'26 pour battre mon record JU, donc sur le coup un peu déçue de rater ça et finalement, juste de la satisfaction de terminer à Alle avec tout le monde et avec de bonnes perfs en bonus.

Qu'est-ce qui t'a motivée à commencer l'athlétisme il y a 18 ans, et qu'est-ce qui t'a donné envie de continuer toutes ces années ?

J'ai commencé l'athlé parce que je cherchais un sport et Sébastien Gerber (le cousin de mon papa) m'avait dit que je n'avais qu'à essayer. Je suis jamais repartie. J'avais essayé le foot d'abord et le fait que la performance dépende des autres m'embêtait, en athlétisme, TU es au commande de tes perfs et ça c'est puissant.

Quels ont été tes moments les plus mémorables ou marquants durant ta carrière d'athlète ?

Le 1er qui me vient c'est mes championnats du monde. C'était fou, la petite Ajoulote qui débarque sur la scène mondiale mais ce qui était encore plus fou c'est que tout un car de proches s'est déplacé jusqu'en Pologne pour venir vivre ça avec moi. Avec tous les messages de soutien que j'ai reçus et ce car de supporters, ce sport qu'on dit individuel était ce jour-là collectif, c'est comme si on y avait participé ensemble, ils m'ont donné des ailes.

Je retiens aussi toutes les heures d'entraînements avec les potes qui se donnent à fond, autant d'énergie sur le stade pour une même passion en entraînement ou en camp d'entraînement et à n'importe quel niveau, c'est trop beau.

Quels enseignements ou valeurs retiens-tu de ces 18 années passées dans l'athlétisme, que ce soit sur le plan sportif ou personnel ?

Moi qui suis très cartésienne, j'ai appris que dans la vie, il y a aussi un côté chance qui entre en compte et pas seulement les efforts que tu fais, tout arrive pour une raison même si on ne comprend pas toujours pourquoi. Ça m'a appris le travail, la rigueur, la ténacité et, j'y travaille encore, mais la reconnaissance et la fierté: il n'y a pas de petite victoire !

Après tant d'années sur les stades, comment envisages-tu la transition vers cette nouvelle phase de ta vie ? Y a-t-il des activités ou projets que tu as hâte de découvrir ?

J'ai besoin de m'éloigner des compétitions et de m'entraîner pour moi, à mon rythme et selon mes envies. Les entraînements ne seront pas forcément moins intenses mais différents. J'ai aussi envie d'essayer pleins d'autres sports et activités, de toucher à tout et de dire oui à de nouvelles aventures qui auparavant étaient moins compatibles avec mes objectifs.

Guillaume Hentzi